Ma vie de Courgette

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Ma vie de courgette : entre poésie, maturité et joie de vivre

ma-vie-de-courgetteCette semaine, les sorties cinéma sont malheureusement peu convaincantes. D’abord, si vous aimez les comédies débilantes, alors foncez, Brice 3 est en salles ! D’un autre côté, le cinéma français nous réserve aussi une comédie dramatique, le Teckel, aux sketchs inégaux laissant un goût d’inachevé. Et si vous êtes fan de Marion Cotillard, votre actrice favorite est de retour dans Mal de Pierres, un drame romantique à la française. Ayant un jeu qui laisse à désirer, on croit moyennement à sa passion débordante. Résultat : le film est lent, long, incohérent et ennuyeux. Cela nous laisse alors deux films animés : Les Trolls et Ma vie de courgette, dont le deuxième surpasse bien entendu de loin le premier…

Désabusée, moi ? Pas du tout. Mais soyons honnête : si Ma vie de courgette est un bon long-métrage d’animation, il n’aurait sûrement pas été mon premier choix dans cette catégorie si les autres films avaient été capables de lui faire ne serait-ce qu’un petit peu de concurrence.

Ceci étant dit, ce nouveau film animé de Claude Barras est agréable, rafraichissant, beau et émouvant. Il a déjà séduit plusieurs jurys ces derniers mois, principalement celui du Festival d’animation d’Annecy où il a reçu le Cristal du long-métrage et le prix du Public. Entièrement tourné en stop-motion, Ma vie de courgette se détache avec succès des histoires classiques pour enfants. Adapté du roman Autobiographie d’une Courgette de Gilles Paris, le film raconte l’histoire d’un petit garçon surnommé Courgette. À la mort de sa mère, il se retrouve seul dans un foyer pour enfants, où il va faire la rencontre de Simon, Ahmed, Jujube, Alice, Béatrice et puis, surtout, Camille. Chacun a son histoire familiale sombre et douloureuse, doucement cicatrisée par la création de nouvelles amitiés qui viennent remplacer les mauvais souvenirs par des jours meilleurs. 

Au lieu de prendre les enfants pour des êtres sensibles qu’il faut protéger du monde extérieur et dont l’innocence est à préserver à tout prix, Claude Barras s’attaque à la question de la maltraitance. « J’ai tenu à adapter ce roman car je voulais faire un film pour les enfants qui leur parle de la maltraitance et de ses remèdes dans le monde d’aujourd’hui », explique-t-il. « Dans le cinéma contemporain, le foyer [d’enfants] est classiquement mis en scène comme le lieu de la maltraitance et le monde extérieur comme le lieu de la liberté. Dans Ma Vie de Courgette, le paradigme est renversé : la maltraitance est subie dans le monde extérieur et le foyer est le lieu de l’apaisement et de la réparation. C’est ce qui rend ce récit classique et moderne à la fois ».

Entre humour et émotion, le récit reste néanmoins trop simpliste pour tout le monde. À force de vouloir montrer plusieurs facettes de maltraitances, le film s’arrête à trop de raccourcis et de clichés pour chaque personnage, ce qui est dommage. Malgré tout, Ma vie de Courgette reste un beau film poétique et plein d’espoir. L’animation de plus d’une heure de marionnettes en stop-motion nécessite un travail considérable qui est très réussi. Le résultat vaut le labeur, et ce film est à voir à tout âge.

© Maëlle Colleu-Hepke
© photos : allocine

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