Les mauvaises herbes

Les-mauvaises-herbes

  Une divine comédie

mauvaises-herbes

De l’humour québécois par -40° : c’est sûr, Les mauvaises herbes, ça défrise !

Ce long-métrage signé Louis Bélanger raconte l’histoire de Jacques, comédien de théâtre. Lourdement endetté auprès d’un prêteur de Montréal, Patenaude, il fuit précipitamment la ville et se retrouve dans les terres reculées et enneigées du Canada. Il y rencontre Simon, un ermite qui cultive du cannabis dans sa grange. Présenté en 2016 au Festival du Film Francophone d’Angoulême, il gagne le prix Valois du scénario, et c’est avec plaisir qu’on le voit débarquer dans les salles de cinéma parisiennes en ce début avril. 

Ce film est une bouffée d’air frais dans l’univers de la comédie. Tout en finesse, le réalisateur aborde diverses questions sociales avec la bonne dose d’humour et de dérision. La plantation de cannabis n’est qu’une excuse tordante pour parler de la famille, de l’amitié, de la sexualité et de la solitude. Pour anecdote (et preuve que même l’équipe du film a dû bien rigoler) cette fameuse plantation dans la grange a été un vrai casse-tête ! « Naïvement, on pensait qu’on allait pouvoir appeler des gens et louer des plants pendant un mois et demi [la durée du tournage] et après, on les retournait, c’est tout. On ne comprenait pas quand on nous disait non, même quand on précisait qu’on allait les rendre » raconte le producteur Luc VandalIl a donc fallu créer l’intégralité de la plantation, feuille par feuille… Pour un superbe résultat !

Mais Les mauvaises herbes n’est pas juste une comédie loufoque. C’est un « vrai film d’hiver ». Filmé dans les conditions extrêmes dans les immenses paysages froides du Canada, Louis Bélanger et Alexis Martin avaient à cœur de braquer leurs projecteurs sur ces périphéries oubliées. Ce dernier d’ailleurs déclare : « Il y avait une réelle inquiétude pour la dévitalisation de ces pays où Louis [Bélanger] et moi [Alexis Martin] avons passé une partie de notre enfance et dont nous tirons la majeure partie de notre bagage intellectuel et affectif ». Le long-métrage nous laisse clairement entrapercevoir les difficultés encore actuelles d’appartenir à ce monde reculé, avec délicatesse (parfois) et humour.

En bref, les mauvaises herbes, c’est drôle, c’est triste, ça nous fait un peu froid et ça fait réfléchir. Une comédie débordante de bonne humeur.

© Maëlle Colleu-Hepke
© photos et anedoctes : allocine 

Twitter-icon.png.pagespeed.ce.KJC6ybpB5Sfacebook

Leave A Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *