Nouveau film de Park Sang-hyun (박상현), Innocence s’inscrit dans le genre particulier des thrillers juridique coréen. L’histoire suit Ahn Jung-in (정인), jouée par Shin Hye-sun (신혜선), avocate d’un prestigieux cabinet de Séoul, qui apprend en regardant la télé que sa mère est accusée de meurtre et tentative de meurtre à l’occasion des funérailles de son père. Elle se précipite dans son village natal, devenant détective de cette sombre enquête afin de prouver l’innocence de sa mère.

Le film se déroule comme l’assemblage d’un puzzle. Ahn Jung-in en expose les pièces, les spectateurs les recomposent avec elle. Malgré quelques simplicités scénaristiques, le scénario du film offre un dénouement à hauteur des attentes, pas plus, pas moins. La principale qualité du long métrage réside dans le maniement de ses personnages. Leur constante dualité se dévoile au fil du récit, du sourire chaleureux cachant une âme noire, au visage innocent dissimulant la rage. La faiblesse ou la force des personnages sont des façades qui se craquellent à de rares instants. Visibles au travers de minces brèches, Ahn Jung-in doit les percer à jour. 

En parlant des personnages, difficile de ne pas reconnaître la qualité de jeux des acteurs. L’actrice principale, Shin Hye-sun, connue pour ses rôles dramatiques ou comiques dans les dramas coréens, sort de sa zone de confort, jouant ici son premier grand rôle au cinéma. En parlant de qualité d’interprétation, il est nécessaire également de mentionner les superbes interprétations de Hee Joon-ho (허준호), qui joue le maire Choo (추시장), Bae Jong-ok (배종옥) interprète de Chae Hwa-ja (화자), la mère, et Hong Kyung (홍경), qui campe le frère de Jung-in, Jeong-su (정수).